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https://www.pointdevue.fr/culture/encheres/dispersion-du-chateau-de-la-maroutiere-chez-lhuillier-associes


Nature morte au jambon, verre de bière et pièces d'orfèvrerie, signée Willem Claesz Heda.© L'Huillier & Associés

Le château de la Maroutière en Mayenne, petit manoir environné de douves, réaménagé au XVe siècle, puis restauré quatre siècles plus tard pour lui donner son aspect actuel, a vécu ses grandes heures.



Tous les souvenirs d'un beau train de vie : chasses à courre, réceptions, courses hippiques sur l'hippodrome voisin de Château-Gontier, vont être aujourd'hui dispersés. Bibliothèque, argenterie armoriée, verreries, commodes LouisXV, pendules en bronze doré, tableau de famille figurant madame Walsh de Serrant par Hersent, l'un des peintres favoris du roi Louis-Philippe et de la reine Marie-Amélie… Parmi ces œuvres raffinées, une splendide Nature morte au jambon, verre de bière et pièces d'orfèvrerie, signée Willem Claesz Heda (1594/1595-1680) en 1651, est accrochée dans le salon. Peint sur un panneau de chêne parqueté dans un cadre d'époque Louis XV, le tableau mesure 63,5 x 81 cm.

Estimation entre 80.000 et 120.000 euros.
L'Huillier & Associés, à Drouot, le 4 mars 2022.

https://www.gazette-drouot.com/vente/un-chateau-en-anjou-chateau-de-la-maroutiere/122805


Willem Claesz Heda (1594/1595-1680), Nature morte au jambon, verre de bière et pièces... De Willem Claesz Heda à Louis Hersent
Willem Claesz Heda (1594/1595-1680), Nature morte au jambon, verre de bière et pièces d'orfèvrerie, panneau de chêne, 1651, 63,5 x 81 cm.
Estimation : 80 000/120 000 €
Adjugé : 160 000 €



Louis Hersent (1777-1860), Portrait de la comtesse Walsh de Serrant et ses enfants, huile sur toile, 228 x 179 cm.
Estimation : 40 000/60 000 €


Le mobilier du château de La Maroutière est dispersé, de la bibliothèque à la salle à manger en passant par le grand salon, et jusqu'aux chambres. L'occasion de remonter le temps, grâce à une pendule à double patine d'époque Empire (8 000/12 000 €), toujours conservée au sein de la même famille. Elle montre Jason foulant au pied le dragon pour s'emparer de la Toison d'or. Ce trophée devait lui permettre de monter sur le trône de la cité d'Iolcos, en Thessalie, usurpé par son oncle Pélias, et qui lui revenait de droit. Ce sujet, inspiré de l'expédition des Argonautes, figure sur une pendule au modèle conservée au château de la Malmaison, et attribuée à Louis-Isidore Choiselat, dit Choiselat-Gallien. D'autres œuvres évoqueront le souvenir du château de Serrant et de ses propriétaires, comme le monumental Portrait de madame Walsh de Serrant et ses enfants, représentés dans le parc du domaine, la belle demeure figurant en arrière-plan. La toile a été exécutée par Louis Hersent, un élève de Jean-Baptiste Regnault qui remporta le second prix de Rome en 1797, et exposa à tous les Salons entre 1804 et 1831. Peintre d'histoire et portraitiste, il immortalise la comtesse en 1832, l'année même où il répond à une commande royale pour le château d'Eu, en réalisant le Portrait de Louis-Philippe et ses fils, le duc de Chartres et le duc de Nemours, aujourd'hui conservé au musée du château de Versailles (40 000/60 000 €). L'autre pièce phare de la dispersion sera une Nature morte au jambon, verre de bière et pièces d'orfèvrerie peinte sur panneau de chêne parqueté par Willem Claesz Heda, en 1651, et enchâssée dans un cadre d'époque Louis XV. Parmi la vaisselle savamment disposée, on reconnait une tazza hollandaise en argent, une coupe en vermeil allemande produite à Augsbourg ou à Nuremberg, et un verre Röhmer (63,5 x 81 cm, 80 000/120 000 €). Des traits se distinguent à l'arrière de celui-ci. Ils correspondent aux niveaux à partir desquels les convives devaient relever le défi de terminer leur boisson d'un trait, lorsque la fête était à son comble.

Le mobilier du château de La Maroutière est dispersé. Aux murs, trois tapisseries côtoient une trentaine de toiles peintes entre le XVIIe et le XIXe siècle. Représentée dans son parc du château de Serrant, avec ses enfants, Madame Walsh a posé pour Louis Hersent, en 1832 (40 000/60 000 €). Une Nature morte au jambon, verre de bière et pièces d'orfèvrerie, exécutée par Willem Claesz Heda en 1651 (autour de 100 000 €), donnera envie de passer à table pour faire son choix parmi les services de verres, de porcelaines et d'argenterie. Le temps s'écoulera au rythme d'une pendule d'époque Empire à double patine, figurant Jason victorieux du dragon, et dotée d'un cadran signé par Le Roy (8 000/12 000 €). Une commode provinciale du XVIIIe siècle sera remarquée pour le charme du décor mouluré de réserves de ses trois tiroirs (1 500/2 000 €). Objets de charme, linge et livres anciens complèteront l'ensemble.